jeudi 25 janvier 2018

Pompéi et le Vésuve!


Pompéi. Nous arrivons tôt le matin sur la Piazza Porta Marina Inferior, sous une ennuyeuse pluie fine et éparse, car oui, même dans le sud de l’Italie il pleut parfois.

Nous entrons vite dans le bâtiment de la Gallérie Cellini de Camée et Coraux, non pas pour acheter quelque chose, car déjà tout est hors de prix, mais pour satisfaire nos éventuelles besoins «hydrauliques», en espérant qu’à la sortie le ciel serra plus clément et nous épargnera ses états d’âme…

Une fois à l’intérieur, je suis fascinée par le travail des ouvriers, des vrais orfèvres ciselant les coquillages sous les yeux des touristes, mais aussi par la beauté des objets exposés et je pense que la recommandation de la guide de ne pas courir directement aux toilettes » et « faire quand même semblant d’être intéressés",  était vraiment superflue…

Les prix affichés étant plutôt destinés aux touristes chinois et autres émiratis, notre intérêt est resté contemplatif et, vu le programme du jour, de courte durée, malheureusement … Heureusement qu’il y a les photos et surtout l'internet, pour revisiter l’endroit et admirer les œuvres, cette fois sans aucun intérêt mesquin…

Ceci dit, le fait que les propriétaires acceptent cette invasion quotidienne par des hordes des touristes qui utilisent leurs toilettes (super propres et accueillantes) reste pour moi un mystère !



Après cette pause hydraulique, nous entrons enfin dans la ville martyre, ensevelie dans les cendres du Vésuve pendant presque 2000 ans !

Notre visite début sur Vialle delle Ginestre et au premier abord je ressens comme un petit air d’Oradour-sur-Glane, une autre ville martyre, victime des hommes celle-là.

Mais la raison prend vite le dessus, vue l’aspect et la grandeur de ces ruines-ci, pour ne pas parler de leur ancienneté, évidente même pour les visiteurs moins avertis.

Je prends vite (pas de charge de notre guide oblige) quelques photos des premières « insula », dont un immeuble imposant, à plusieurs étages, que je vais apprendre via internet qu’il représentait « les Thermes du Sarnum, le plus grand et raffiné complexe thermal privé » de Pompéi. (J’adore les sites bien documentés, et celui-ci en particulier mérite bien d’être cité : http://www.arkadias.fr/regio8pomp.html)


Je dois préciser qu’à Pompéi « insula » ne représente pas, comme à Rome, un immeuble de rapport à plusieurs étages où s’entassent les locataires de conditions modestes,(oui, ça existait dès l’antiquité)  mais  un ensemble des bâtiments  à un ou deux étages, maison ou/et boutiques, nommé ainsi par les archéologues, le site étant divisé d’une manière conventionnelle en neuf « régions », elles-mêmes divisées en îlots (insulae), à l'intérieur desquels chaque maison ou boutique est affectée d'un numéro, conformément au plan suivant :






Mais  je crois que je vais de nouveau m’abstenir  de disserter sur  l’organisation administrative, politique et sociale  de la ville de Pompéi, même si, entre autres preuves du degré de civilisation et modernité, celles-ci me semblent parmi les plus importantes et représentatives,  expliquant  l’extension, le rayonnement et l’influence de l’empire romain. Mais je n’écris  pas ici un livre et puis ce ne sont pas les informations concernant l’empire romain et en particulier Pompéi, qui manquent ! Déjà wikipedia, mais aussi YouTube, avec des belles vidéos où les images sont accompagnées des commentaires plus ou moins scientifiques mais toujours très intéressantes ! Voilà un exemple plutôt ludique, mais assez significatif ici: https://www.youtube.com/watch?v=JryVRw_S61s&t=1147s 

Pour revenir à notre visite, en continuant sur Vialle delle Ginestre et puis sur Via Stabiana, nous avons été vite éblouis ! Et pas tellement par le Grand théâtre et son quadriportique devenu une caserne de gladiateurs, même si assez impressionnants, il faut dire. Car des amphithéâtres et théâtres romains, même si plus tardives peut-être, nous avions déjà vu, et pas des moindres… Mais par la modernité et le degré de civilisations de la ville ensevelie en 79: les rues pavées avec des grandes blocs de pierres, avec des trottoirs et passages piétonnes surélevés, des degrés en pierre pour aider à monter à cheval, et l’aqueduc d'où l'eau était distribuée dans les fontaines à l’intersection des rues et  par des conduits de plomb dans les maisons particulières et dans les édifices publics, les boutiques, les bars et les boulangeries avec leurs fours à pain,  les laveries, les termes et même les maisons closes...









A se demander qu’est-ce qu’on a inventé depuis, à part internet et les téléphones portables, of course… J  
Et si on réfléchit, c’était peut-être mieux sans toutes ces inventions, car à l’époque  ils n’avaient pas besoin de bosser comme des malades pour s’acheter des biens, pas forcément indispensables, comme de nos jours. Et c’est peut être justement à cause de ça qu’ils avaient tant de temps libre pour s’adonner à des si plaisants loisirs.
Bien sûr, il ne faut pas oublier qu'il y avait aussi les pauvres et surtout les esclaves, pour qui la vie n'était pas aussi joyeuse, au contraire, car ils étaient obligés de travailler dur et qu'ils vivaient dans des conditions sans doute misérables,  et  les maitres aussi, il fallait qu'ils fassent quelque chose pour gagner leur  vie, pour pouvoir se nourrir et avoir des esclaves, lesquels eux aussi devraient être nourris, hein?...  
Mais c’est vraiment étonnant le nombre de thermes, de théâtres  et autres salles de sports et lupanars, pour ne pas parler des certains maisons individuelles, beaucoup en très bon état, où on peut s'imaginer que la vie des habitants ne pouvais être que magnifiquement douce
Car oui, parce que je parlais de ces maisons individuelles, les célèbres villas pompéiennes, regardez les photos s’il vous plait, tout en ayant en mémoire le fait que les plus beaux mosaïques, fresques et autres statues sont depuis longtemps chez des riches particuliers, et, encore heureusement,  dans divers musées, dont le superbe  musée de Naples que nous avons eu l’intelligence de visiter deux jours plus tard.
Mais ça, les archéologues nous disent que c'est, comme toujours, seulement une apparence, car en lisant les inscriptions trouvées sur les murs ils ont pu entrevoir une  autre réalité, faite de conflits, de criminalité et de cruauté, et là aussi j'ai envie de dire que "rien de nouveau sous le soleil"...  
Mais nous, nous sommes des touristes, voir des privilégiés, alors pas besoin d'entrer dans les détailles de l'histoire, restons dans la beauté des choses...😊


La maison de Marco Epidio Rufo


Une laraire typique (les lares-divinités domestiques)

La maison de Marcus Lucretius Fronto

mosaïque d'Alexandre dans la maison du faun

fresque dans la maison de Ménandre

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le poète comique grec Ménandre
Pour le reste, quoi dire ? Comme dans toutes les cités romaines il y a le forum, une place rectangulaire de 142 m par 38 m recouverte de dallage régulier et de bonne qualité, fermée sur trois côtés par une longue et élégante colonnade surmontée par une vaste galerie. Entre les colonnes étaient placées des statues de personnages illustres et, bien sûr, la tribune destinée à accueillir les orateurs.

Le forum municipal de Pompéi se trouve dans le quartier sud-ouest et non pas dans le centre de la ville, à cause de sa construction tardive et de la difficulté de trouver un terrain suffisamment grand et plat vu le relief fortement incliné vers la mer. Malgré cela, à l’évidence il reste le centre religieux et politique et en fait le centre de la vie pompéienne tout court, vu le nombre de bâtiments importants qui l’entourent, temples, basiliques, thermes, arcs de triomphe et même un marché de viande et poissons…



le forum, à gauche  l'entrée vers le macellum (marché de poisson &co) à droite, le temple de Jupiter

entrée vers le macellum

temple du Jupiter

entrée dans  l'édifice d'Eumachia

temple d'Apollon

temple d'Apollon

La basilique (tribunal)

Temple d'Apollon, le podium.



Nous visitons bien sûr tout ce que c’est important et visitable et surtout nous nous arrêtons un long moment devant le grenier du forum, en essayant d'apercevoir dedans, à travers la foule de touristes chinois, les objets trouvés dans les maisons  et surtout quelques cadavres, emplâtrés, dans des positions qui témoignent de  la violence et  la soudaineté de la catastrophe.


Petite parenthèse: à Pompéi ils y avaient à peu près  16000 habitants, dont la plupart ont pu s’échapper. D’autres,  en ignorant tout du volcanisme et ne sachant même pas que le trou béant au-dessus de leur ville est un volcan, avaient négligé de fuir quand il en était encore temps. 
 Les archéologues ont trouvé jusque maintenant 1150 corps des habitants morts asphyxiés et recouverts de roche volcanique.  Ces corps se sont désagrégés au cours des siècles en laissant dans la roche une cavité vide. Vers 1860, un archéologue eu l’idée d’injecter un ciment à l’intérieur de ces cavités moulant ainsi  les corps retrouvés, des hommes, des femmes, des enfants, mais aussi des animaux. Aujourd’hui les scientifiques ne cessent pas de scruter ces moulages,  en les scannant, ou en prélevant même des morceaux  à travers le plâtre, pour effectuer des analyses ADN. Ils ont ainsi découvert, entre autres,  que les habitants de Pompéi avaient des dents très saines, signe de la présence du fluor en grande quantité dans l'eau potable, mais aussi du fait que, sans différence de classe sociale, ils avaient tous une bonne alimentation, riche en fruits et légumes. 

Il y a beaucoup à dire sur cette visite, car Pompéi est de loin le plus impressionnant site antique que j’ai pu visiter jusqu’aujourd’hui. Mais, encore une fois,  encore plus impressionnante que le site lui-même me semble la manière dont les gens oublient leur histoire.
Déjà à l’époque, même si « plusieurs documents écrits durant les 200 années qui ont précédé l'éruption de 79 décrivaient la nature volcanique de la montagne », pour les habitants de Pompéi celle-ci  « n’était pas une source d’inquiétude », malgré un tremblement de terre dévastateur   qui a précédé l’éruption, en 62 ou 63 apr. J.-C. 

 https://fr.wikipedia.org/wiki/Géologie_et_histoire_éruptive_du_Vésuve 

Après la tragédie, c’est vraiment invraisemblable la manière dont pendant plusieurs siècles on a oublié même l’existence de  la ville. Jusqu’ au XVIIIe siècle, quand  des paysans, en  poussant leur charrue, ont sorti de terre des vestiges antiques. 

Même au jour d’aujourd’hui, quand on voit la multitude de villes et villages sur les pentes du volcan, pour ne pas parler du danger qui plane au-dessus de Naples, on ne peut pas s’empêcher de penser que les gens ont encore une fois oublié qu’il est toujours actif et dangereux.

 Reste à souhaiter qu'aucune éruption ne vienne à nouveau recouvrir les sites et provoquer une tragédie d’une ampleur encore plus grande.  
En attendant, nous sommes montés vers le vignoble de Sorrentino pour le déjeuner   et surtout pour profiter du principal fruit des champs fertilisées par les  éruptions successives sur les pentes du Vésuve: je parle du célèbre vin Lacrima Christi,  que j’ai pu enfin gouter à la source. Pas que je suis une grande connaisseuse, mais quand même...  Lacrima Christi, c'est spécial en ce qui me concerne...  Car il me faisait penser à mon souvenir  du roman  d’Axel Munthe, "Le livre de San Michele", où j'ai  appris son  existence. Et là nous étions vraiment dedans!
 Et   j'étais encore plus  satisfaite en voyant mon mari, le gaulois  amateurs des vins du Côtes du Rhône, lesquelles, en parenthèse soit dit, concurrençaient déjà avec succès dans l’antiquité les vins romains,  acheter un pack de 6 bouteilles de leur vins! Et ça  malgré les difficultés de transport en bus et surtout en avion et  tout en étant consciente qu’on peut trouver les mêmes biens moins chères via internet ! Mais c’était l’endroit qui comptait, n’est-ce pas?… 







Après le repas, arrosé  modérément, comme il se doit, du célèbre vin, nous sommes partis monter vers le cratère, plein d’une énergie ainsi renouvelée…  Je dois quand même avouer que j’avais le cœur serré sur cette pente, car déjà je m’essouffle à la moindre montée, (en juin j’ai rendez-vous au cardiologue pour voir si c’est normal, pardi)  mais en plus, en étant toute seule (car mon mari a mal au genou, lui, donc il évite les marche à pieds : on est des petits vieux, hein…) et avec tous  les avertissements de la guide (ah, ces guides : ils ont trop peur d’être accusés de je ne sais pas quoi au cas où) ce n’est pas étonnant ! Heureusement que cette fois je ne les ai pas écouté, car la pente était assez agréable et le temps beau, en haut il ne pleuvait pas, seulement un peu de brouillard à la fin de mon ascension… 
Et le volcan est vraiment impressionnant !
  Je n’ai jamais vu quelque chose de si majestueux et effrayant à la fois. Et je vis en France dans une région où je vois des "volcans"  depuis  mon jardin: c'est vrai que la chaine des Puys que je vois de chez moi,  une chaine de 80 volcans, est plutôt une chaine de dômes, car la dernière éruption de ces volcans a eu lieu il y a 8600ans. Il y a aussi   le parc Vulcania, le Centre européen du volcanisme, avec des volcans et des tremblements de terre simulés et  Lemptégy-un ancien volcan à ciel ouvert… Mais là, c’était vraiment autre chose ! Déjà, on est forcément influencé par l’histoire, avec les ruines de l’antique Pompéi bien visibles sur les pentes !  Et la grandeur du trou, rien à voir avec Lemptegy, qui a servi auparavant de carrière pour la pouzzolane et où on accède maintenant par un  petit train…
Et les montagnes et tout le paysage alentour, tellement beau, malgré les arbustes calcinés à cause les feux qui ont sévit cette été ! Et surtout l’époustouflante vue sur la baie du Naples que je n’arrêtais pas de photographier, dans l'espoir d'avoir au moine une photo de bonne qualité.😕
Bref, pour conclure, c’était une expérience inoubliable ! Quelques photos et vidéos pour un rendu pas vraiment à la hauteur, mais, j’espère, assez pour réveiller l’intérêt de ceux qui me lisent !















Capri
Rome2..à suivre

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